N'oublie Jamais...
Prologue


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Auteur:   Aline

Date de création
:   Mai - septembre 2001

Droits divers
:   Les personnages ne m'appartiennent toujours pas (ben non, ça n'a pas changé depuis la dernière fanfic ;O)) ils sont donc toujours la propriété de Michael Crichton et de tous les autres…

Personnages
:   SL / JC / MG

Note de l'auteur
:   Ok c'est encore une fic sur Susan, mais pour varier un peu le style, j'ai décidé d'écrire celle-ci à la première personne, comme c'est la première fois merci d'être indulgents ;O)) Je crois que le retour de Susan pour la saison 8 n'est plus un secret pour personne, et j'avais vraiment envie de l'écrire à ma façon, tout en sachant que son ancien amour Mark Greene est désormais marié et père de famille. Voilà, j'espère de tout cœur que ça vous plaira ;O)

*Le texte est la propriété de l'auteur

***

La décision de revenir à Chicago ne fut pas facile à prendre. Tout comme il m'avait été difficile de quitter cette ville cinq ans plus tôt. L'idée m'était venue un matin de printemps, après que je me fut réveillée d'un étrange rêve qui dans mes souvenirs se passait là-bas. Je n'ai jamais été capable de me rappeler exactement ce qu'il s'y déroulait, la seule chose que mon esprit n'avait pas effacé au petit matin étant l'image très nette de ces rues familière. Chicago. Je refusais de l'admettre, mais cette ville où j'avais grandit me manquait, et inconsciemment je désirais plus que tout y retourner. Mais ici, à Phœnix, j'avais Chloe, Suzie et Joe - la seule vraie famille que j'avais jamais eue. Et je ne désirais pas les quitter. Et puis, l'idée d'un nouveau déménagement était loin de m'enchanter. Lorsque j'avais rejoint ma sœur et sa famille à Phœnix, j'avais dû totalement refaire ma vie. Avais-je réellement envie de tout recommencer une nouvelle fois ? Honnêtement, je n'en étais pas sûre… Je retournerais peut-être à Chicago un jour, mais en attendant j'avais le temps, un temps que je voulais consacrer à des choses qui me paraissaient plus importantes. D'une certaine façon, je crois que j'attendais un signe m'indiquant ce que je devais faire…

Ce signe arriva quelques mois plus tard, lorsqu'une rumeur commença à circuler, au Memorial Hospital où j'occupais une place de titulaire à temps partiel. On disait qu'à cause de restrictions budgétaires, un certain nombre de membres du personnel devraient être licenciés. Bien sûr, je ne pouvais pas savoir si oui ou non j'en ferais partie, mais je préférais me parer à toute éventualité. Alors je commençai à chercher un nouveau travail, épluchant les petites annonces, envoyant des lettres. Et un jour j'appris que le Cook County Hospital de Chicago avait besoin d'un titulaire à temps partiel pour le mois d'octobre…Exactement ce que je cherchais. J'hésitai quelques jours, puis pris enfin une décision, sans en parler à personne, pas même à Chloe ou Joe. Ensuite… tout se passa très vite… Une lettre, un coup de téléphone, un rendez-vous pour un entretien… je devais rencontrer le nouveau chef de l'hôpital trois semaines plus tard… J'avais demandé à Kerry Weaver de ne parler de mon éventuel retour à personne. Je préférais annoncer cela à mes anciens collègues et amis moi-même, au cas où j'étais prise.

Ce n'est qu'après quelques jours que je me décidai à en parler à ma sœur, Chloe. Bien sûr, elle, son époux Joe et la petite Suzie - un adorable petit ange alors âgée de six ans - allaient me manquer énormément. Mais avec les années, j'avais fini par me rendre compte que ma présence avec eux à Phœnix n'avait plus aucun sens. J'avais quitté Chicago moins pour combler le vide laissé dans ma vie après que Chloe m'avait repris Suzie que pour m'assurer que ma sœur prendrait soin de sa fille. Je ne pensais pas que sa relation avec Joe puisse durer, pour moi elle le menait en bateau. Ma sœur avait été instable dès son adolescence, se laissant aller à tous les excès et incapable de s'occuper d'elle-même. Combien de fois l'avais-je retrouvée ivre morte sur le palier de mon appartement alors que je ne l'avais pas vue des mois durant ? Combien de fois avais-je dû lui prêter de l'argent pour qu'elle puisse rembourser les dettes qu'elle avait contractées je ne sais comment ? Bien trop souvent, malheureusement, et je n'imaginais par conséquent pas qu'elle puisse faire face à la responsabilité d'être mère. Telle que je l'avais toujours connue, elle aurait été tout à fait capable d'abandonner sa fille dans un appartement insalubre pendant plusieurs jours avant de se souvenir de son existence… Et je voulais me convaincre que Suzie aurait besoin de moi si Chloe replongeait. Mais Chloe ne replongea pas. J'ignorais ce qui s'était passé dans sa vie durant le laps de temps où elle avait quitté Chicago, me laissant la responsabilité de Suzie alors âgée de quelques mois, mais il était certain que quelque chose l'avait forcée à changer. Peut-être sa rencontre avec Joe, peut-être quelque chose d'autre… Honnêtement, je n'en savais rien, car nous n'en avions jamais discuté. L'important était qu'avec le temps, j'avais finit par comprendre que ma présence auprès de Chloe et de sa famille n'avait jamais rien eu d'indispensable, et qu'il était temps pour moi de cesser de surveiller constamment les faits et gestes de ma sœur aînée.

Je lui en parlai le jour même où je reçus une lettre du Dr Weaver me confirmant la date de l'entretien et quelques autres formalités relatives à mon éventuelle embauche. Si le courrier était très formel, j'avais été agréablement surprise de la sympathie que j'avais décelée dans la voix de Kerry lorsqu'elle avait téléphoné. Je ne gardais guère d'autres souvenirs d'elle que ceux d'une femme autoritaire et peu agréable, avec laquelle je me disputais régulièrement. Aurait-elle réellement changé ? Ou bien était-elle seulement une bonne actrice ?

Chloe comprit très bien mon désir de retourner à Chicago, et parvint même à dissiper les derniers doutes qui persistaient dans mon esprit.

" Ca me fait plaisir que tu retournes là-bas ! " s'exclama-t-elle. " Pas que je sois contente que tu partes, ne crois pas ça. Tu nous manqueras terriblement, à Suzie, Joe et moi. T'avoir auprès de moi a toujours été un grand réconfort, ça me rassurait, mais je crois qu'il est temps que tu recommences à vivre pour toi… Tu as toujours eu envie de retourner à Chicago, voici l'occasion que tu attendais… "

Je serrai Chloe contre moi. " Vous allez tellement me manquer… "

" Mais nous viendrons te voir, et toi aussi… " Je lui souris. Ma sœur est quelqu'un d'exceptionnel.

***

Je choisis de prendre l'avion, ce qui surprit énormément ma famille car en règle générale j'avais tendance à paniquer dès que je me trouvais dans n'importe quel appareil volant. Mais cette fois-ci, je n'avais aucun envie de passer des jours et des jours dans un train. Si je devais retourner à Chicago, je préférais que le voyage soit le plus court possible. Et puis, j'avais déjà fait une fois ce trajet, et tout c'était très bien passé… Chloe m'accompagna seule à l'aéroport, Joe étant resté à la maison avec Suzie. J'avais préféré dire au revoir à ma nièce avant de me rendre à l'aéroport, sans doute était-ce plus facile ainsi. Le plus dur avait été de faire comprendre à Suzie que même si je m'en allais, je continuais à l'aimer autant qu'avant. Dans son esprit d'enfant, cela était difficilement concevable.

Mais malgré la joie que j'éprouvais à présent à l'idée de retourner là-bas, alors que je montais dans l'avion après avoir serré une dernière fois ma sœur dans mes bras, je ne pus empêcher quelques doutes de m'envahire. Etait-ce vraiment le bon choix ? Allais-je vraiment laisser ma famille derrière moi ? Il fallait pourtant que je sois réaliste : hormis eux, je n'avais personne ici, je n'avais pas vraiment de vie. Mes collègues de travail étaient toujours restés uniquement des personnes avec lesquelles je travaillais. Certes je m'entendais plutôt bien avec tout le monde et il m'arrivait d'aller boire quelque chose avec l'un ou l'autre d'entre eux, mais je ne m'étais pas fait réellement d'amis. Et ma vie amoureuse était loin d'être plus remplie… J'avais bien eu plusieurs rendez-vous et quelques amants durant ces cinq années, mais jamais rien de sérieux, jamais rien qui ait duré… Retourner à Chicago, ce serait avant tout retrouver des amis qui m'avaient été chers … Et puis évidemment il y avait cette joie mêlée de peur à l'idée de revoir celui qui avait été mon meilleur ami, et beaucoup plus que ça, celui qui avait tenté de me faire rester en me disant qu'il m'aimait, celui que j'avais quitté malgré l'amour que je ressentais alors pour lui. J'ignorais absolument ce que Mark Greene était devenu. Nous étions restés en contact pendant plus de quatre ans, mais cela faisait des mois que je n'avais pas reçu de ses nouvelles. M'avait-il oubliée ? J'espérais que non, et dans un coin de mon cœur je conservais l'espoir non pas qu'il m'ait attendu, mais au moins qu'il nous reste une chance de tenter quelque chose. J'ignorais si j'aimais toujours Mark comme je l'avais aimé, j'ignorais même si nous redeviendrions aussi proche que nous l'avions été. Je savais que tous les deux avions changé, mûri, et que rien ne serait probablement comme avant, mais cela ne m'avait pas empêché, chaque jour de ma vie depuis cinq longues années, de me demander ce qu'il se serait passé si je n'étais pas partie.

Je crois m'être endormie pendant le vol. Je me rappelle juste avoir senti l'avion s'élever du sol, puis la voix de l'hôtesse nous demandait d'attacher nos ceintures en vue de l'atterrissage. Nous n'étions plus qu'à quelques kilomètres de Chicago, de la ville où j'avais vécu presque toute ma vie. Chez moi, enfin, pensai-je avec un sourire. Dans quelques heures, je serais à la maison…

***

A suivre...


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