N'oublie Jamais...
Chapitre IV
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Auteur: Aline
Date de création: Mai - septembre 2001
Droits divers: Les personnages ne m'appartiennent toujours
pas (ben non, ça n'a pas changé depuis la dernière fanfic ;O)) ils sont donc
toujours la propriété de Michael Crichton et de tous les autres…
Personnages: SL / JC / MG
Note de l'auteur: Cette partie est peut-être celle que
j'ai le moins aimé écrire, mais elle est importante pour la relation
Susan/Carter. Sinon l'histoire m'a été inspirée d'une vieille fic en anglais
que j'ai lue et qui parle de Luka et Abby...
*Le texte est la propriété de l'auteur
***
Lorsque je m'éveillai aux environs de quatre heures cette nuit-là, j'étais en
sueur malgré les frissons qui me parcouraient le corps et chacun de mes muscles
me faisaient souffrire. Je n'aurais pas eu besoin d'être médecin pour deviner
que j'avais de la fièvre. Je n'ai jamais été particulièrement sujette à la
grippe et autres maladies, mais la douche glacée dont j'avais bénéficiée en
arrivant aux urgences le matin précédent, le manque de sommeil et les émotions
consécutives à ce que Mark m'avait révélé avaient finalement suffit à me
rendre malade.
Maladie psychosomatique, songeai-je. Une aspirine et demain je serai
sur pied. J'avais tord. Le lendemain matin, lorsque je me levai, je fus
instantanément prise de nausées et n'eus que le temps de courir à la salle de
bain. Carter insista pour que je reste à la maison, et bien que cela m'ennuyait
d'être déjà absente alors que je n'avais commencé que depuis trois jours à
peine, je dus bien admettre que j'avais à peine la force de bouger.
John m'aida à retourner me coucher, et resta auprès de moi jusqu'à ce que je
me rendorme, tombant dans un sommeil agité. Lorsque je repris conscience, les
voix qui me parvenaient du couloir me firent comprendre que Carter n'était pas
seul. Je me levai avec difficulté, tenant à peine sur mes jambes tant elles
tremblaient. Lorsque je sortis de la chambre, la lumière de l'extérieur m'éblouit
et je fus obligée de me retenir au montant de la porte pour ne pas tomber.
Aussitôt, je sentis une paire de bras me retenir, m'aidant à me maintenir
debout.
" Doucement, tu ne devrais pas te lever avec la fièvre que tu as " Je
fus très surprise de reconnaître la voix de Mark, mais n'opposai aucune résistance
lorsqu'il me ramena jusqu'à mon lit.
" Mark, qu'est-ce que tu fais là ? " demandai-je d'une voix rauque et
faible.
" Carter a appelé à l'hôpital pour savoir si quelqu'un pouvait apporter
de la Compazine pour calmer tes nausées. Kerry lui a donné sa journée, il va
rester s'occuper de toi. "
" Par pitié, je n'ai pas besoin de garde malade ! "
" Susan, il y a un virus qui traîne, et Carter a raison, tant qu'on est
pas sûr de ce que tu as il vaut mieux que tu ne restes pas seule. "
" Carter, c'est très gentil de ta part, mais je refuse que tu restes ici
rien que pour moi, j'ai l'impression d'avoir dix ans… "
" Très bien " reprit Mark le plus sérieusement du monde. " Si
tu refuses qu'on reste ici pour s'occuper de toi, je te fais admettre à l'hôpital.
"
" Pour une grippe ? C'est ridicule… "
" Rien ne dit que ce n'est que la grippe. C'est de la prévention. "
" De la paranoïa oui… "
" Susan, je reste sur ma position, mieux vaut être trop prudent que pas
assez. "
" Et puis tu sais " intervint Carter, " depuis le temps que je
n'ai pas pris un jour de vacances, ça me fera sans doute du bien. "
" Détrompes-toi, je suis insupportable quand je suis malade… "
" J'ai peine à le croire. "
" Soit, tu verras bien… "
Mark tourna la tête et regarda Carter une minute avant de poser à nouveau ses
yeux sur moi.
" Quoi ? " demandai-je.
" Rien… rien du tout. Bon, je vais devoir vous laisser, j'ai du travail
qui m'attend. Je repasserai ce soir voir comment tu vas. "
Il passa une main dans mes cheveux avant de se lever et de quitter la chambre
avec Carter, refermant la porte derrière eux. Seule dans l'obscurité, je ne
tardai pas à me rendormir, ballottée au milieu de ses rêves étranges et désagréables
caractéristiques d'un état fiévreux. Je ne me souviens pas quels ils furent
exactement, mais lorsque je me réveillai en sursaut, je sus que j'avais crié.
Assise dans le noir, j'entendis des pas précipités dans le couloir puis ma
porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître Carter.
" Est-ce que tout va bien ? "
" Ca va " murmurai-je. " Juste un cauchemar… "
Il entra dans la chambre et tira la porte, la laissant juste entrouverte, afin
sans doute que la lumière ne me dérange pas. " Comment te sens-tu ?
" demanda-t-il en s'asseyant sur le bord du lit. Grâce aux médicaments,
je me sentais moins fiévreuse et mes nausées semblaient avoir cessées.
" Tant mieux, tu seras sans doute bientôt sur pieds… "
murmura-t-il. Il baissa les yeux une seconde, puis les releva et me fixa. "
Tu sais, Mark m'a parlé, à propos de sa tumeur… "
Je fermai les yeux, sentant la douleur que j'avais éprouvée la veille
m'envahir à nouveau. Lorsque je l'avais vu quelques heures plus tôt, je m'étais
efforcée de ne pas y penser, comme pour me convaincre que tout ça n'était
qu'un mauvais rêve. Mais ce n'était pas un mauvais rêve, il s'agissait bel et
bien de la réalité.
" Carter, pourquoi ? "
" Pourquoi quoi ? "
" Pourquoi faut-il qu'il s'en aille maintenant ? Je… ce n'est pas
juste… "
" Je sais… "
Je sentais les larmes brûlantes gonfler mes paupières. Je me sentais tellement
seule, tellement fragile. J'avais tellement besoin de quelqu'un auprès de moi,
de quelqu'un qui me protège et me fasse croire que tout irait bien.
" John " murmurai-je tandis qu'une larme glissait lentement sur ma
joue, " reste avec moi, ne me laisse pas toi aussi, je t'en supplie…
"
Il se rapprocha alors de moi et me prit maladroitement dans ses bras. Je
m'accrochai désespérément à lui, laissant enfin libre cours à ma tristesse.
***
Les quelques jours suivants furent un enfer et me semblèrent durer une éternité.
Je n'en garde d'ailleurs pas vraiment de souvenir précis, juste des séries
d'images dont j'ignore si elles étaient réelles où provenaient de mon
inconscient. Les visages de Mark, de John, de Suzie dansaient dans mon esprit,
et je ne fus bientôt plus capable de discerner la réalité des rêves que je
faisais. John m'a dit plus tard avoir été très inquiet à mon sujet.
Cela a duré en tout trois jours. Au matin du quatrième, lorsque je me réveillai,
je me sentais épuisée, mais au moins je n'avais plus de fièvre. Je me levai
lentement, et, bien qu'encore peu assurée sur mes jambes, je me rendis à la
cuisine.
" Hé ! " s'exclama Carter en me voyant. " Tu n'es pas censée te
lever ! "
" Ca va, Carter, je me sens mieux. Tu devrais aller travailler aujourd'hui,
tu as déjà assez supporté ma compagnie… "
" Kerry a insisté pour que je reste avec toi tant que tu n'aurais pas
totalement récupéré. Ce virus a fait pas mal de malades en ville, certains
d'entre eux se portent vraiment mal. "
" Raison de plus pour ne pas rester avec moi, je dois être contagieuse…
"
Il sourit. " Tu sais que je serais presque tenté de croire que tu cherches
à te débarrasser de moi ? "
" Ne crois pas ça, c'est juste que je ne veux pas que tu restes enfermé
ici simplement parce que je suis un peu malade… "
" Tu veux savoir une chose ? Tu es une des personnes les plus têtues que
je connaisse ! "
Je souris à mon tour et décidai de capituler. Sans que je ne veuille vraiment
l'admettre, l'insistance de Carter à rester auprès de moi me touchait et
j'appréciais sa compagnie.
Un peu plus tard dans la journée, alors que John était allé faire des
courses, je téléphonai à Chloe.
" Allô ? " fit-la petite voix de ma nièce au bout du fil.
" Suzie ? Bonjour ma puce, comment vas-tu ? "
" Tante Susan ! Je croyais que tu m'avais oubliée, j'étais triste…
"
" Allons, tu sais bien que je ne t'oublierai jamais… "
" Tu me manques Tante Susan… Maman a dit qu'on irait te voir pour Noël…
Elle dit qu' à Noël il y a de la neige chez toi, et aussi de la glace sur le
lac et qu'on peut aller faire du patin dessus ! "
Je souris pour moi-même. L'idée d'avoir Suzie auprès de moi pour les fêtes
était merveilleuse, je ne m'imaginais d'ailleurs pas passer Noël sans ma
famille. J'écoutai ensuite ma nièce me raconter sa rentrée scolaire. Elle
venait d'entrer à l'école, "comme une grande", disait-elle. Elle me
parla avec enthousiasme de ses camarades de classe, de ses institutrices, de
Johnny, le poisson rouge qu'un des enfants avait amené en classe le jour précédent.
" Salut petite sœur " fit Chloe lorsque Suzie lui passa le téléphone.
" J'allais justement t'appeler, comment vas-tu ? "
" Ca va, je viens de passer trois jours au lit à cause d'un virus, mais ça
va. "
" Tu es sûre ? "
" Oui Chloe, je te promets que je vais bien. "
" Et je peux savoir pourquoi tu n'as pas appelé ? Est-ce que tu as téléphoné
à papa et maman au moins ? "
" Ils ne savent même pas que je suis à Chicago… "
" C'est bien toi, tu préférais sans doute rester toute seule chez toi
avec quarante de fièvre que de te faire aider… " soupira ma sœur. C'était
assez nouveau, qu'elle prenne son rôle de grande sœur tellement à cœur.
Aussi loin que je me souvenais, c'étais toujours moi qui lui avait fait la
morale et qui m'étais occupée d'elle.
" Je n'étais pas toute seule… " me contentai-je de répondre.
" Vraiment ? " D'exaspéré, son ton s'était soudainement fait très
intéressé. Je soupirai en me disant que j'aurais sans doute mieux fait de ne
rien lui dire.
" John Carter s'est occupé de moi… "
" John Carter ? "
" Oui, j'habite chez lui en attendant que mon appartement soit prêt.
"
" Il t'as invité chez lui ? Carter, c'est ce jeune médecin qui t'avait
aidé pour mon accouchement si je me rappelle bien ? "
" C'est lui… "
" Ah… il me semble aussi qu'il appréciait tout particulièrement ta présence…
"
" Chloe j'ignore où tu veux en venir, et je ne veux même pas le savoir…
"
" Oh nulle part… Tiens au fait, est-ce que tu as vu Mark ? "
Mon cœur se serra. Je ne savais pas si j'avais le droit d'en parler à Chloe,
mais j'avais besoin de le faire.
" Seigneur, je suis désolée… " murmura-t-elle lorsque j'eus terminé.
" Susie, comment va-t-il… en ce moment je veux dire ? "
" Il suit une radiothérapie, pour l'instant il a l'air d'aller… "
" C'est affreux… dis-lui que je pense à lui… "
" Je lui dirai, ça lui fera plaisir… "
Au même moment, j'entendis la voix de Suzie appeler sa mère depuis une autre
pièce. Chloe lui cria qu'elle arrivait, et nous mîmes fin à notre
conversation.
***
Je passai le reste de la matinée à me reposer, et l'après-midi, après avoir
finalement convaincu Carter qu'il pouvait me laisser seule une demi-journée,
n'ayant rien à faire et me sentant beaucoup mieux, je décidai de me rendre à
l'agence immobilière. Il pleuvais toujours un peu, mais j'avais besoin de
prendre l'air. J'appris que mon appartement serait prêt sans faute deux jours
plus tard. L'employée s'excusa de ce retard, mais d'après ce qu'elle me dit,
de "nombreux contretemps étaient intervenus lors des derniers préparatifs
avant que l'appartement soit habitable, notamment avec la compagnie d'électricité".
Lorsque je quittai l'agence, je constatai que la pluie avait cessé, aussi je décidai
d'aller me promener un peu le long du lac. Je ne m'attendais pas à y trouver
Mark, accoudé à la balustrade, les yeux perdus dans la vague.
" Hé " murmurai-je en lui effleurant le bras. Il se retourna et me
sourit.
" Tu as l'air d'aller mieux " constata-t-il. Je hochai la tête, et
m'appuyai à la barrière à côté de lui.
" Il n'y a pas beaucoup d'endroits aussi beaux et calmes que celui-ci dans
toute la ville " fit-il après quelques instants.
" C'est vrai… "
" Tu m'as fait peur tu sais… "
" Mark, je t'en supplie ce n'était qu'une grippe ! "
" Tu as sans doute raison, mais je crois que comme tu l'as dis, je deviens
un peu paranoïaque. "
Je souris. " En réalité je suis contente que Carter soit resté avec moi.
"
" Vous avez l'air de bien vous entendre, tous les deux. "
" C'est vrai, il est adorable. "
" C'est bien, que vous soyez amis. "
Je hochai la tête, il me sourit. J'aimais le voir sourire, car le temps d'une
seconde cela me permettait d'imaginer qu'il n'était pas malade, que tout allait
bien.
Dans le ciel, les nuages s'étaient écartés, et lorsque le soleil réapparut,
un superbe arc-en-ciel se dessina. Alors je fermai les yeux et fis le vœu que
ce sourire ne s'éteigne jamais.
***
A suivre...
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