Mark avait beaucoup réfléchit. Elizabeth lui avait dit qu'il réfléchissait toujours beaucoup trop aux problèmes de l'hôpital et qu'il devrait apprendre à oublier lorsqu'il rentrait à la maison. En règle générale, cela était vrai et il le savait très bien. Mais cette fois, c'était différent, parce que personnel. Depuis que Susan était revenue à Chicago, il ne savait plus très bien ce qu'il devait faire, comment il devait agir, surtout après le baiser qu'ils avaient échangé. Le lendemain, elle s'était excusée, il était avec Elizabeth à présent et elle était heureuse pour lui. Mais il avait bien senti ce quelque chose dans sa voix qui lui disait qu'elle n'en était pas vraiment sûre. Il la connaissait trop bien, elle ne pouvait tout simplement pas lui mentir. Cela n'avait pas changé, et ne changerait donc certainement jamais. Il avait cru l'avoir oubliée, c'était une erreur. Jamais il n'aurait pu. Les premiers mois après son départ avaient été un calvaire. Il lui semblait qu'elle était juste partie en vacances, et à plusieurs reprises il s'était surpris à se réjouir de son retour. Mais elle ne reviendrait pas. Plusieurs fois il avait ressentit le besoin de l'appeler pour prendre de ses nouvelles, il lui était même arrivé de composer son numéro à Phœnix, puis de raccrocher au moment ou il entendait sa douce voix à l'autre bout du fil. A quoi cela aurait-il servi ? Des milliers de kilomètres les séparaient à présent. Elle lui aurait dit à quel point elle était bien avec Chloe et Suzie. Et il se serait senti encore plus seul, car il ne pouvait pas lui avouer que lui se sentait comme si on lui avait enfoncé un couteau dans les entrailles. Alors, pour ne plus penser à la douleur qu'il ressentait, il s'était enfermé dans le travail. Il ne dormait presque plus, car revoir son visage en rêve toutes les nuits lui était insupportable. Et puis ensuite il y avait eu son agression. A la douleur morale s'était ajoutée la douleur physique. Mais d'un autre côté, cela l'avait obligé à se poser des questions sur lui-même, sur ses sentiments. Il s'était rendu compte que si elle était heureuse là-bas, il devait être heureux pour elle. Son bonheur était après tout la chose la plus importante. Mais même s'il acceptait son départ, elle continuait à lui manquer, parfois cruellement. Même après sa rencontre avec Elizabeth il continuait à penser régulièrement à elle. Il se demandait ce qu'elle faisait, si elle pensait aussi à lui, si elle l'aimait toujours.

Elizabeth bougea à côté de lui, tirant un peu de la couverture avec elle. Il se leva lentement, veillant à ne pas la réveiller. Il sortit de la chambre en silence, referma la porte derrière lui et se rendit dans le living room. Il s'assit sur le canapé, et resta là, sans bouger, pendant plusieurs minutes. Puis, sans vraiment savoir pourquoi, il décrocha le téléphone. Il était près de trois heures du matin, elle devait probablement être en train de dormir. Il garda l'appareil quelques minutes dans la main, ne sachant que faire, puis composa machinalement le numéro qu'elle lui avait donné.

" Dr Lewis ? " fit une voix à l'autre bout du fil. Elle ne dormait donc pas elle non plus.

" Salut Susan "

" Mark, c'est toi ? Quelque chose ne va pas ? "

" Je voulais juste entendre ta voix. " Il y eut un silence avant qu'il ne continue. " Tu ne dormais pas ? "

" Non, je dois faire un peu d'insomnie, l'excitation du retour sans doute… " Un nouveau silence suivit sa réponse, puis elle ajouta sans réfléchir. " Est-ce que tu veux passer un moment ? "

" Bien sûr " répondit-il, malgré l'heure tardive. Il avait espéré sans se l'avouer qu'elle l'invite. " Je serai chez toi dans une demi-heure. "

" C'est parfait. "

Ils raccrochèrent. Mark se leva, laissa un mot à Elizabeth lui disant qu'il ne pouvait pas dormir et qu'il était allé faire un tour. C'était la première fois de sa vie qu'il lui cachait la vérité sur une chose autre que médicale. Puis il prit son manteau et quitta l'appartement.

***

Chez elle, Susan reposa lentement le récepteur du téléphone, puis s'assit dans une fauteuil et pris une profonde inspiration. Pourquoi donc lui avait-elle dit de venir ? Il était avec Elizabeth, elle n'avait pas le droit de faire ça. Mais une partie d'elle-même lui murmurait qu'elle avait eu raison. Depuis qu'ils s'étaient embrassés l'autre soir, ils avaient tout fait pour s'éviter le maximum possible, pour ne pas se retrouver seuls. Mais ce n'était pas cela qu'elle voulait. Elle avait prétendu n'être revenue que pour de raisons professionnelles. C'est ce qu'elle avait dit à Chloe, à Kerry. Mais elle savait que c'était faux. A Phœnix, elle n'avait jamais réellement eu d'amis aussi proches que ceux qu'elle avait laissés derrière elle à Chicago. Juste des collègues de travail. Mark était en réalité la principale raison de son retour. Elle voulait, elle DEVAIT le revoir. Elle avait vu, trois ans plus tôt, un reportage diffusé à la télévision sur les urgences du County. Elle y avait vu Mark, pas encore remis de l'agression qu'il avait subite, et n'avait pas compris comment quelqu'un, qui qu'il soit, avait pu lui faire du mal. Elle s'était tant reproché de ne pas être à ses côtés. Elle avait bien vu qu'il allait mal, mais n'était pas auprès de lui pour le prendre dans ses bras, le réconforter. Elle ignorait si cela aurait changé quelque chose, elle aimait juste se dire que ça aurait peut-être été le cas. Elle avait souhaité plus que tout rentrer à ce moment-là, et l'aurait sans doute fait si Chloe n'avait pas à nouveau des problèmes. Son fiancé avait été victime d'un grave accident de voiture, duquel il n'était pas sorti vivant. Alors qu'elle avait enfin réussi à se construire une nouvelle vie, tout s'était effondrée autour d'elle et de ses proches. Elle avait recommencé à boire, avait perdu son emploi, et, comme à chaque fois qu'un problème se présentait dans sa vie, elle s'était tournée vers sa sœur cadette. Susan n'avait tout simplement pas pu l'abandonner à ce moment-là et était resté à Phœnix.

La sonnette de la porte retentit, elle se leva mais hésita une seconde avant d'aller ouvrir. Il était là, attendant derrière la porte, et elle ignorait si elle devait ou non le faire entrer. Que se passerait-il après ? Et puis l'envie de le voir devint plus forte, et elle alla ouvrir. Il se tenait en face d'elle, il lui sourit et elle fit de même. Mais aucun des deux n'était très à l'aise.

" Entre " murmura-t-elle.

Lorsqu'il fut à l'intérieur, elle le débarrassa de son manteau qu'elle déposa sur une chaise près de l'entrée.

" Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Du café ? "

" J'ai apporté une bouteille de vin " répondit-il en lui tendant un sac en plastique.

Elle se mit à rire. " Mark, il est trois heures du matin ! "

" Je sais " fit-il en esquissant un sourire.

Elle le regarda, puis pris la bouteille. " Va t'asseoir, je vais chercher des verres. " Elle disparut dans la cuisine tandis que Mark s'installait dans le living room. Il jeta un œil autour de lui ; la pièce était petite mais la couleur blanche des murs la faisait paraître plus grande. Sur le sol reposait une moquette bleue pale, accordée aux deux fauteuil et au canapé, bleus eux aussi mais un peu plus foncé. Sur la table basse située au centre de la pièce se trouvait plusieurs petits cadres contenant quelques photos : une d'elle avec Suzie, une autre ou elles étaient avec Chloe, une de Suzie toute seule le jour de ses deux ans, ainsi qu'une des petites photos qu'ils avaient faites dans un photomaton près de cinq ans auparavant. Il avait son bras autour de ses épaules et ils souriaient. Mark soupira en reposant la photo. Au même moment, Susan entra dans la pièce, la bouteille et deux verres dans les main et un gros album de photos sous un bras. Elle posa le tout sur la table, versa le vin dans les verres, en tendit un à Mark et s'assit à côté de lui. Ils burent une gorgée en silence, puis elle reposa son verre et attrapa l'album qu'elle posa sur ses genoux. Mark se rapprocha un peu pour voir les photos.

" C'est la petite Suzie ?! " s'exclama-t-il en désignant un portrait en grand format de la petite fille. " Seigneur, comme elle a grandit ! "

" C'est vrai " fit Susan, remplie d'un soudain sentiment de fierté. " Elle est magnifique tu ne trouves pas ? "

Il hocha la tête, jeta un regard vers son amie. " Elle a tes yeux "

Susan tourna son visage vers lui avant de replonger les yeux sur l'album tandis que ses joues s'empourpraient et que ses yeux se remplissaient de larmes. La situation la mettait mal à l'aise. Elle avait envie d'être avec lui, et en même temps savait que ce n'était pas possible. Et puis, elle ne se sentait pas très bien, la fatigue sûrement.

" Quelque chose ne va pas ? " demanda Mark, soudainement inquiet.

Elle haussa les épaules. " Ca va " murmura-t-elle.

Il comprit que ce n'était pas tout à fait vrai et l'attira contre lui pour la prendre dans ses bras. Elle aurait voulu résister, mais elle n'en avait pas la force. Elle appuya la tête sur son épaule et ils restèrent longtemps, sans rien dire, sans faire un geste. Au bout de quelques minutes, elle bougea légèrement la tête. Dans se mouvement, leurs lèvres se frôlèrent. Elle se rejeta brusquement en arrière.

" Il ne faut pas… " murmura-t-elle.

" Je sais " répondit Mark en se rapprochant d'elle à nouveau et en effleurant son visage de sa main. " Je t'aime " fit il alors dans un souffle. " Je crois que je n'ai jamais cessé de t'aimer… "

Si seulement il avait pu savoir à quel point elle l'aimait, elle aussi, et combien de fois elle avait rêvé de cet instant. " Mark, tu ne penses pas ce que tu dis. Tu as trop bu, tu es fatigué. Tu devrais rentrer chez toi. "

" C'est ce que tu veux ? " Non. Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle voulait qu'il reste auprès d'elle qu'il ne la quitte jamais. C'était juste ce qu'il devait faire. Elle hocha la tête.

" Je comprends, tu as sûrement raison " fit simplement Mark en baissant la tête. " Tu dois me trouver ridicule… " Susan secoua doucement la tête et il lui sourit. Il sortit de la pièce, attrapa son manteau et ouvrit la porte.

" Mark ! " fit Susan en le rejoignant. " Ne m'en veux pas je… "

" Je comprends " répéta-t--il en souriant toujours. Il l'embrassa sur la joue et quitta l'appartement. " On se voit à l'hôpital " lança-t-il avant de disparaître dans les escaliers.

Susan referma lentement la porte. Elle sentait son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Une larme roula sur sa joue, puis une autre. Lorsqu'elle arriva dans sa chambre, elle se jeta sur son lit, serrant son oreiller contre son visage, sanglotant en silence.

***

Le soleil n'était pas encore levé lorsque le réveil d'Elizabeth sonna. Elle fut surprise de ne pas trouver Mark à ses côtés. Normalement, il commençait à travailler plus tard qu'elle. Elle se leva et se dirigea vers la cuisine où elle espérait le trouver. Mais à la place, elle ne découvrit qu'un billet déposé sur la table : Ne peux pas dormir, suis allé faire un tour. Je t'aime, Mark. Elle sentit une sorte de crainte monter en elle. Elle avait toujours considéré Mark comme l'homme le plus droit et honnête du monde, mais depuis que Carter lui avait raconté ce qui s'était passé entre lui et le Dr Lewis quelques années auparavant, elle n'était plus sûre de rien. Et s'il décidait de retourner avec elle ? N'avait-elle pas été, selon les dires de Carter, le grand amour de sa vie ? " Tu te fais des idée, ma pauvre Elizabeth " dit-elle à haute voix pour elle-même. " Mark t'aime, il est heureux avec toi. Sinon pourquoi te le dirait-il sans cesse ? " Sans doute, mais dans se cas pourquoi n'était-il pas auprès d'elle en ce moment ? " C'est très simple. Il ne pouvait pas dormir, est allé se promener et est sûrement allé directement à l'hôpital car ça ne valait plus la peine qu'il rentre. " Mais malgré cela, elle n'était pas rassurée. Et si, au contraire, il avait passé la nuit avec elle ? Elle secoua la tête, comme pour chasser ces sordides idées. Elle se versa une tasse de café tout en grignotant une tranche de pain grillé. Elle aurait bien pris une douche, mais elle ne voulait pas arriver en retard. Une appendicite l'attendait pour 7h30 et elle devait ensuite assister le Dr Romano sur une transplantation cardiaque, elle n'avait pas vraiment le temps de traîner. Elle attrapa sa veste et quitta l'appartement, pressée d'arriver à l'hôpital et de retrouver Mark.

***

Susan eu beaucoup de difficulté à trouver le sommeil après ce qu'il venait de se passer. Elle se sentait tellement coupable. Pourquoi n'était-elle pas revenu plus tôt ? Chloe et Suzie étaient toujours les excuses qu'elle trouvait pour se donner bonne conscience, mais il fallait qu'elle soit réaliste : après le décès de son fiancé, sa sœur aînée n'avait pas mis très long à reprendre le dessus. Cela faisait en fait une année qu'elle avait repris son propre appartement et elle s'en sortait à merveille avec sa fille. Elles n'auraient nullement eu besoin qu'elle reste à Phœnix si elle avait décidé de retourner à Chicago sans elles. Le seul point qui l'empêchait de partir était en réalité la peur de ne pas retrouver ses amis, Mark en particulier, tels qu'elle les avait quittés.

Elle parvint finalement à s'endormir, mais se réveilla quelques heures à peine plus tard, pas vraiment plus reposée. Le téléphone sonna quelques minutes après qu'elle se soit levée. " Dr Lewis ? " répondit-elle, espérant au fond d'elle-même que se soit Mark.

" Tante Susan ! " fit la voix surexcitée d'une petite fille au bout du fil.

" Hé, comment va ma nièce préférée aujourd'hui ? "

" Je vais bien tante Susan. Tu sais quoi ? Je vais faire du patin avec Maman aujourd'hui ! "

" C'est vrai ? " Susan sourit en se rappelant la dernière fois ou elle était allé patiner. C'était avant qu'elle ne quitte Chicago, avec Mark.

" Est-ce que tu veux venir avec nous ? "

" Oh, j'aimerais beaucoup ma puce, mais je dois travailler aujourd'hui. Une autre fois d'accord "

" D'accord. Maman veux te parler. "

" Passes-la moi alors. Je t'aime ma chérie. "

" Je t'aime aussi Tante Susan. Bisous "

" Salut, petite sœur " fit Chloe en prenant le combiné des mains de sa fille.

" Salut " répondit Susan en étouffant un bâillement.

" Oh, j'en connais une qui n'a pas beaucoup dormi. Racontes "

" Raconter quoi, Chloe ? "

" Mark Green est venu chez toi, j'ai pas raison ? "

" Oui, il est venu, on a discuté, regardé des photos, et il est reparti. "

" Et c'est tout ? Tu ne me feras pas croire ça ! "

" Pourtant c'est la stricte vérité " mentit Susan. " Il faut que je te laisse, je commence dans moins d'une heure et j'aime autant ne pas m'attirer les foudres de Kerry Weaver dès le premier jour. "

" Je comprends. J'emmène Suzie patiner sur le lac, avec tout ce qu'il a fait froid cette nuit, il doit être magnifiquement gelé. Tu te rappelles quand on était petites ? On y allait avec papa et maman presque tous les week end en hiver… "

" Oui " fit Susan en souriant.

" Et tu adorais ça "

" C'est vrai "

" Si tu as un peu de temps, rejoins-nous. On va aller là où nous allions toujours "

" Je ne te promets rien, mais j'essaierai. Amusez-vous bien. "

" Promis. Bonne journée, petite sœur. "

Susan raccrocha le téléphone. Ayant pris un poste de titulaire à temps partiel, elle espérait ne pas devoir travailler toute la journée et pouvoir, de cette façon, rejoindre sa sœur et sa nièce dans l'après-midi. En même temps, il fallait qu'elle trouve un moment pour parler à Mark. Elle soupira profondément, pris sa tête entre ses mains et se massa lentement les tempes, tentant de remettre un peu d'ordre dans ses idées.

***

Lorsque Mark avait quitté l'appartement de Susan, il était un peu plus de quatre heures. Ne sachant ou aller, et ne voulant rentrer chez lui pour devoir repartir deux heures à peine plus tard, il avait erré pendant près d'une heure le long de la rivière, réfléchissant à ce qui c'était passé cette nuit. Ce n'était pas seulement à cause du vin, de la fatigue ou de quoi que ce soit d'autre. Et elle ne voulait qu'il parte, pas plus qu'il n'avait voulu la quitter. Ils avaient trop besoin l'un de l'autre. Pendant des années il avait tenté de se convaincre du contraire, mais maintenant, il lui semblait que tout était différent. Au bout d'une heure, il avait tout simplement décidé de se rendre en avance à l'hôpital. Le travail était encore le meilleur moyen pour lui de cesser de se poser mille questions sur la tournure que les événements allaient prendre et sur ce qu'il allait dire à Elizabeth. A peine arrivé au County, il fonça presque dans Dave qui venait en sens inverse sans regarder où il allait.

" Ah, Dr Green, vous tombez bien ! " s'exclama le jeune médecin. " J'ai un cas difficile, j'ai besoin de votre avis… "

Mark suivit donc le Dr Mallucci a travers les couloirs des urgences jusqu'à la salle d'examen où il examina le patient en question. Une série de traumas importants arrivèrent juste après, si bien qu'il n'eut guère le temps de penser à Susan, à Elizabeth ou à quoi que ce soit d'autre que perfusions, kit d'intubation, bradycardie et défibrillateur.

***

A sa grande surprise, Susan parvint même à être un peu en avance. Elle se rendit directement dans la salle de repos afin de déposer ses affaires et d'enfiler une blouse. Elle était en train de se servire une tasse de café lorsque quelqu'un poussa la porte et entre dans la petite pièce.

" Ah, Dr Lewis, comment allez-vous aujourd'hui ? " demanda Carter en se dirigeant vers son casier.

" Ca peut aller. Et toi Carter ? "

" Pareil " fit-il en enfilant sa blouse. En même temps, il jeta un œil au casier qui se trouvait à côté du sien et qui était désormais au nom de Susan. Il ressentit un pincement au cœur. Ce casier avait été celui d'Anna, puis celui de Lucy. Personne ne l'avait occupé depuis sa mort. " Oh, j'ai vu le Dr Weaver qui vous cherchait "

" Déjà ! " s'exclama Susan. " Elle ne va pas recommencer ! "

Carter sourit et haussa les épaules tandis que Susan avalait la dernière gorgée de sa tasse de café avant de sortir de la pièce. Aussitôt, elle tomba sur Kerry.

" Susan, je vous cherchais justement "

" Il paraît oui. Est-ce que je peux faire quelques chose pour vous Kerry ? "

" Je veux juste m'assurer que vous vous réintégriez bien et que vous ayez eu l'occasion de faire la connaissance de tout le monde. "

Susan sourit. En cinq jours, elle avait vu au moins 6 ou 7 nouveaux visages et n'était pas vraiment sûre qu'elle se souviendrait du nom de chacun d'entre eux.

" Ca devrait aller Kerry, ne vous inquiétez pas pour moi. "

" Bien, très bien. Si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas "

Susan hocha la tête et regarda le Dr Weaver s'éloigner en boitant. Elle se dirigea alors vers l'accueil où elle salua rapidement Jerry et Randi, puis s'empara d'un dossier parmi ceux qui s'accumulaient sur le bureau et se rendit en salle 3.

" Carla Alvarez ? " demanda-t-elle en pénétrant dans la petite chambre. " Je suis le Dr Lewis, je vais examiner ta jambe… "

***

Fin du chapitre 1


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