Question de Confiance
Chapitre III : Désaccords
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Auteur: Aline
Date de création: Août 2001
Droits divers: Les personnages sont la propriété de
Michael Crichton, de la WB, d'Amblin et de la chaîne qui détient les droits de
diffusion.
Fanfic tous publics
Le texte est la propriété de l'auteur
***
Susan avala la dernière gorgée
de son café et jeta un œil à sa montre pour constater avec soulagement
qu'elle aurait terminé dans moins de deux heures. Sans qu'elle sache pourquoi,
elle avait été horriblement nerveuse et tendue toute la journée et était
ravie de la voir se terminer enfin. La seule chose dont elle avait envie était
de se glisser dans un bon bain chaud et d'aller dormir.
" Dr Lewis " l'interpella Jerry, le réceptionniste, alors qu'elle
s'approchait de l'accueil. " Le scanner du petit Andrew Philson vient
d'arriver. "
" Merci, Jerry " répondit-elle avec un sourire tout en s'emparant du
dossier qu'il lui tendait. Elle alla examiner les radios puis se rendit auprès
du jeune patient et de sa mère, qui attendaient dans une chambre. Lorsqu'elle y
entra, elle aperçut Kerry et Mark occupés à examiner un autre patient. Mark
tourna la tête et lui fit un petit signe de la main auquel elle répondit par
un sourire.
" Mme Philson ? " demanda-t-elle en posant sa main sur l'épaule de la
femme qui s'était assoupie sur le bord du lit de son fils, endormi lui-aussi.
Elle se réveilla et se releva brusquement.
" Docteur… Vous avez trouvé quelque chose ? "
" Le scanner n'a rien montré d'anormal, ce qui veut dire que le problème
n'est pas neurologique. "
" Dieu merci " murmura la femme avec un soupire de soulagement.
" Je vais pratiquer une ponction lombaire pour être sûre qu'il ne s'agit
pas d'une méningite, mais je pense que vous pourrez ramener Andy à la maison
ce soir. "
" Je vous remercie " murmura la femme en caressant la tête de son
enfant qui venait d'ouvrir ses yeux assommés par les médicaments qui lui
avaient été administrés. " Ce que vous allez lui faire, ça consiste en
quoi exactement ? "
" Je vais introduire une aiguille dans son dos afin de prélever un peu de
liquide près de sa colonne vertébrale. C'est un procédé relativement
douloureux, mais Andy a déjà reçu des analgésiques et il veut mieux être sûr.
"
Mme Philson hocha la tête.
" Susan, je peux vous voir une minute ? " fit la voix de Kerry derrière
elle.
" Bien sûr… Je reviens tout de suite. "
" Quels symptômes présente ce patient ? " demanda Kerry lorsqu'elles
eurent quitté la pièce.
" Il se plaint de maux de tête depuis deux jours, le scanner ne montre ni
lésion, ni tumeur. "
" Et vous demandez une PL pour quelques maux de tête ? "
" Il y a un risque de méningite que je préfère écarter. "
" Susan, ce gosse a quel âge, six, huit ans ? Il vient de subir un
scanner, vous ne croyez pas que pratiquer une ponction lombaire serait un peu
lourd pour lui ? Prescrivez-lui des analgésiques et dîtes à sa mère de le
ramener demain s'il ne va pas mieux. "
" S'il s'agit d'une méningite, demain il sera peut-être trop tard. "
" Il n'a aucun autre symptôme laissant penser qu'il pourrait s'agir d'une
méningite. "
Susan poussa un soupire exaspéré, se demandant de quel droit Kerry Weaver
venait mettre son nez dans les dossiers de ses patients. Au même moment, Mark
sortit à son tour de la chambre et Kerry l'intercepta.
" Mark, jette un œil à ce dossier et dis-moi ce que tu ferais. "
Mark regarda dans la direction de Susan et vit à son expression qu'elle était
vraiment sur les nerfs.
" Et bien, si le scanner ne montre rien, je lui prescrirais quelque chose
contre la douleur et je le laisserais repartir chez lui… "
" Pas de ponction lombaire ? " voulu encore savoir Kerry.
" Et bien… " commença Mark en jetant un nouveau coup d'œil à
Susan. " Je ne pense pas que ça soit nécessaire dans la mesure où il n'a
pas de fièvre ni de vomissements… "
" Très bien, merci Mark. Vous voyez bien Susan que cet examen est inutile
! "
Kerry rendit le dossier à Susan qui lança un regard noir à ses deux collègues
avant de retourner dans la chambre.
" Susan… " fit Mark alors qu'elle refermait la porte.
" Mark, il y a des patients qui ont besoin d'être soignés, vous règlerez
ça plus tard " l'interrompit Kerry. Mark soupira, secoua légèrement la tête
et la suivit jusqu'au bureau de l'accueil.
***
Le jour tirait à sa fin et le ciel semblait se parer d'or tandis que le soleil
terminait sa lente course d'un demi-jour pour aller se nicher derrière
l'horizon, et que la nature s'endormait paisiblement pour ne se réveiller qu'au
lendemain matin. Les gens eux-mêmes semblaient, pour quelques instants, avoir
ralenti leur rythme pour l'accorder à celui de cette douce fin de journée. En
sortant de Doc Magoo's après avoir pris une courte pause, Mark s'arrêta
quelques instants devant l'hôpital pour profiter de la douceur de l'air et du
parfum étrange qui y flottait. Il aimait particulièrement ce moment de la
journée, surtout lorsqu'il avait besoin de remettre de l'ordre dans ses idées.
Il n'avait jamais aimé se disputer avec Susan, mais à présent ce genre de
chose prenait une toute autre dimension et ça lui était encore plus pénible.
Et puis, il détestait surtout être pris entre deux feux comme ça avait été
le cas. Il avait été forcé de donner son avis, et si à ses yeux cette
ponction lombaire n'était pas nécessaire, il n'allait pas dire le contraire.
Mais Kerry n'avait pas le droit de faire ce qu'elle avait fait, et elle le
savait très bien.
Mark soupira profondément. Il savait que Susan était en colère, mais selon
lui elle prenait cela trop à cœur. Il n'y avait vraiment pas de quoi en faire
toute une histoire ! Il pénétra dans la salle de repos et fut soulagé de la
trouver là, occupée à refermer son casier. Elle venait de terminer sa garde
et s'apprêtait à rentrer.
" Susan " fit-il en s'approchant d'elle. " Je voulais justement
te voir, il faut qu'on parle. "
" Je crois qu'il n'y a rien à dire " répondit-elle sèchement.
" La prochaine fois que toi et Kerry Weaver pensez pouvoir vous occuper de
mes patients mieux que moi, merci de me prévenir avant, je resterai à la
maison ! "
" Susan, je crois vraiment que tu exagère ! "
" Vraiment ? "
" Kerry m'a demandé ce que je ferais, j'étais censé faire quoi ? Répondre
n'importe quoi pour te faire plaisir ? "
" Alors pour toi, mon avis médical c'est n'importe quoi ? "
" Tu sais très bien que ce n'est pas ça que je voulais dire ! "
" Si tu penses que je ne suis pas capable de m'occuper moi-même de mes
malades sans avoir quelqu'un pour surveiller les traitements que je prescris,
vas-y, dis-le ! "
" Jamais je n'ai dit une chose pareille ! Je n'oserais même pas y penser !
"
" Mark, je suis désolée mais je suis exténuée et je n'ai vraiment pas
envie d'en discuter maintenant ! " fit-elle en tournant les talons.
" C'est ça, va-t-en ! " s'exclama alors Mark, énervé par sa réaction.
" De toute manière, c'est ce que tu fais de mieux quand une situation te dépasse
! " Au moment-même où il avait prononcé ces paroles, il eut envie de les
retirer. Mais lorsqu'elle se retourna, il comprit à la douleur qu'il lut dans
son regard que c'était trop tard.
" Je te demande pardon ? " fit-elle à demi-voix, alors qu'elle
l'avait très bien compris.
" Je… Susan, ce n'est pas ce que je voulais dire, je… "
" Alors tu devrais apprendre à réfléchir avant de parler ! "
Elle sortit de la pièce en claquant la porte. " Susan… " Mark
voulut la suivre, mais il n'en eut pas le courage. Ce qu'il venait de dire était
injuste, et il le savait. Susan était la femme la plus forte qu'il connaissait,
qui savait mieux que quiconque faire face à ses responsabilités, et même
parfois à celles des autres. Mais en même temps, se rendait-elle compte de ce
qu'il avait ressenti le jour où elle était partie alors qu'il venait de lui
avouer ses sentiments ? Il réalisa soudain qu'ils n'en avaient même jamais
parlé, ce qui était probablement une erreur. " Eh merde ! "
grommela-t-il en donnant un coup de pied rageur dans une chaise.
***
" C'était du beau travail " fit le Dr Benton en se débarrassant de
ses gants en latex et de sa blouse tâchée de sang. " C'était une opération
difficile et tu t'en en bien sortie. "
" Merci " répondit Elizabeth en l'imitant. " Sans toi je n'y
serai pas parvenue. "
" Nous formons une équipe imbattable ! " ajouta-t-il avec un sourire.
" Dr Benton " fit alors une infirmière en passant la tête par la
porte du bloc opératoire. " La petite Cathy Evans est en train de se réveiller,
vous devriez venir voir ses parents. "
" J'arrive " répondit Benton en emboîtant le pas à la jeune femme
pour rejoindre la patiente en question, une adolescente de quinze ans plongée
dans le coma depuis trois jours, trois jours d'attente insoutenable pour ses
parents, à la suite d'un grave accident de voiture.
Restée seule, Elizabeth poussa un profond soupir et sourit pour elle-même. Ces
derniers jours avaient été un délice comparés aux deux derniers mois qu'elle
venait de vivre. Elle avait passé pas mal de temps avec Luka, il l'avait
plusieurs fois invitée à aller boire quelque chose après le travail. Il n'était
pas question d'histoire d'amour entre eux - du moins pas pour l'instant - mais
ça lui faisait du bien d'avoir une oreille compréhensive à qui se confier.
" Désolé de vous tirer de votre rêverie, Lizzie " fit soudain la
voix de Romano derrière elle, " mais il faut que je vous voie, c'est d'une
extrême importance. "
Elizabeth se retourna lentement. " Quoi encore ? " demanda-t-elle,
donnant volontairement à sa voix un ton irrité.
" Est-ce une façon de parler à un de ses supérieurs ? Vous savez que je
pourrais vous virer ! " fit-il en adoptant un air hautain.
Un soupire d'exaspération s'échappa des lèvres de la jeune femme. Romano
avait décidément l'art de taper sur ses nerfs mieux que n'importe qui d'autre.
" Excusez-moi, Robert, mais j'ai des choses importantes à faire, est-ce
que ça ne pourrait pas attendre ? "
" Quelles choses importantes par exemple ? " demanda-t-il en plaçant
ses poings sur ses hanches.
Au même moment, la sonnerie du biper d'Elizabeth retentit. Sauvée,
pensa-t-elle. " On m'appelle aux urgences, je passerai vous voir dès que
j'aurai terminé. "
Elle tourna les talons avant même qu'il ait eu le temps d'émettre la moindre
protestation.
***
" Dr Lewis ? " Susan se retourna en entendant la voix de Carter derrière
elle. " Susan, est-ce que tout vas bien ? " demanda-t-il gentiment en
s'asseyant à ses côtés.
Elle haussa doucement les épaules et essuya les larmes qui humidifiaient ses
joues du revers de sa main. Après sa dispute avec Mark, elle était venue se réfugier
sur le toit. Elle avait toujours aimé venir ici quand elle avait besoin d'être
seule, et elle venait de se rappeler que c'était également un des endroits
favoris du jeune médecin.
" Vous vous êtes disputée avec le Dr Greene hein ? "
Susan hocha la tête.
" Ca avait un rapport avec votre travail ? "
" Au départ… " Susan réfléchit une minute avant de poursuivre.
" Carter, est-ce que tu te rappelles comment il a réagit, après mon départ
pour Phœnix, il y a quatre ans ? "
" Et bien, si je me souviens bien, il a travaillé comme un fou pendant les
semaines suivantes, ce qui était loin d'être facile pour nous car il était désagréable
avec tout le monde… ensuite il y a eu son agression, et ça n'a rien arrangé…
"
Susan baissa les yeux et les garda fixés sur le sol. " Quand j'ai décidé
de m'en aller, je pensais ne rien laisser derrière moi… enfin, rien qui
puisse être plus important que ma famille… je savais que mes amis, Mark, toi,
Carol, Doug alliez me manquer terriblement, mais… " Elle s'interrompit un
instant et soupira profondément. " Et puis Mark est arrivé sur le quai de
la gare, et chaque jour des quatre années qui ont suivi je m'en suis voulue de
ne pas être restée… "
" Ca ne sert à rien de vous reprocher ça maintenant… Ca date de quatre
ans, il faut aller de l'avant. "
" Tu as sans doute raison, mais Mark m'en veut toujours… "
" Vous ne pensez pas qu'après tout ce temps, il vous ait pardonné ?
"
" C'est ce que je croyais, mais apparemment ce n'est pas tout à fait le
cas… " Sa voix se brisa, et tandis que les larmes recommençaient à
inonder ses joues, Carte l'attira contre lui et la prit dans ses bras. Elle se
laissa faire, elle avait vraiment besoin d'une épaule sur laquelle pleurer.
Plusieurs minutes s'écoulèrent, puis elle se redressa lentement, essuya son
visage, mais au moment où elle se levait, elle fut subitement prise de
vertiges.
" Hé ! Est-ce que ça va ? " demanda Carter, inquiet, tandis qu'il
l'aidait à se rasseoir. Elle respira lentement.
" Ca va, Carter, j'ai juste un peu la tête qui tourne… ça va passer.
"
" Est-ce que vous avez des problèmes de tension ? "
Susan secoua la tête. " Je te jure que ça, je suis fatiguée et je vais
rentrer. "
" Vous voulez que je vous reconduise ? Si vous ne vous sentez pas bien, il
vaut peut-être mieux que vous ne conduisiez pas… "
Elle ne se sentait pas la force de refuser, et à vrai dire, elle était même
bien contente que Carter le lui ait proposé. " Tu es gentil… "
murmura-t-elle en se levant lentement. " Je crois que je vais aller passer
la nuit chez ma sœur… "
" Vous en êtes sûre ? " demanda Carter en la regardant. " Il
faudrait peut-être que vous discutiez avec le Dr Greene… "
" Pas ce soir… et puis je suis une grande fille, Carter, je sais ce qui
est mieux pour moi… " ajouta-t-elle avec un petit sourire.
" C'est vrai… " concéda Carter. " Venez "
Elle passa devant lui et il lui prit le bras, au cas où elle se sentirait de
nouveau mal.
Une vingtaine de minutes plus tard, Carter garait sa voiture devant l'immeuble où
vivait Chloe Lewis. Susan l'avait appelée quelques minutes plus tôt depuis le
portable du jeune médecin pour la prévenir qu'elle arrivait.
" On y est " fit Carter en coupant le contact. " Ca va aller ?
"
Susan hocha la tête. " Oui, merci de m'avoir raccompagnée, John. "
Elle se pencha pour l'embrasser sur la joue, puis sortit de la voiture et
s'engouffra dans l'immeuble après lui avoir adressé un petit signe de la main.
Carter resta quelques minutes dans sa voiture. Il ne pouvait s'empêcher de se
faire du soucis pour Susan. Elle était l'une de ses meilleures amies, et jamais
il ne l'avait encore vue pareillement abattue, exception faite du jour où sa sœur
lui avait repris la petite Suzie.
***
" Tiens " murmura Chloe en tendant à sa sœur une tasse de thé
fumant.
" Merci " fit Susan en la prenant dans ses mains. Appuyée au mur à côté
de la fenêtre, elle laissa son regard se perdre sur l'immensité de la ville
qui s'étendait sous ses yeux.
" Tu devrais peut-être l'appeler… "
Susan secoua la tête. " Je n'ai plus envie de penser à tout ça ce
soir… "
" Je comprends, mais il doit être inquiet… Après ce qu'il t'est arrivé
la dernière fois… "
" Je ne l'appellerai pas. "
" Très bien. Dans ce cas c'est moi qui le ferai. "
Susan ne détourna pas le regard de la fenêtre quand sa sœur s'empara du téléphone,
composa le numéro de Mark et lui expliqua qu'elle préférait passer la nuit
ici. Il dû demander à lui parler, car elle entendit Chloe lui dire qu'elle n'était
pas sûre qu'elle en ait vraiment envie.
" Il avait l'air vraiment mal… " murmura-t-elle en raccrochant le téléphone.
Susan ne répondit rien. Elle ne savait pas quoi penser. Une partie d'elle-même
lui commandait de se précipiter chez lui, de le prendre dans ses bras et de
tout oublier, mais en même temps, elle se sentait incapable de le faire. Parce
que ni elle ni lui ne pouvaient effacer ce qu'il lui avait dit et qu'à chaque
fois qu'elle y pensait, elle sentait les larmes monter à ses yeux et la douleur
revenir. Elle savait qu'il avait dû souffrir quand elle était partie, elle s'était
assez reproché cela pendant des années. Mais à présent, alors qu'elle
croyait qu'il lui avait pardonné, il remettait ça sur le tapis et d'une manière
plus que brutale.
" Je vais me coucher " fit-elle finalement au bout de quelques
minutes.
" Bonne nuit, petite sœur " fit Chloe alors qu'elle quittait la pièce.
Susan se retourna, lui adressa un petit sourire et rejoignit la chambre d'amis
située au bout du couloir.
***
La pluie venait de commencer à tomber, et la lune avait depuis longtemps pris
sa place dans le ciel. Accoudé à la fenêtre, Mark repensait à ce qui s'était
passé le même après-midi. Lorsqu'il était rentré quelques heures plus tôt,
il avait été déçu de ne pas trouver Susan à la maison. Il regrettait ce
qu'il lui avait dit et savait qu'ils devaient avoir une discussion. Puis, comme
le temps passait, sa déception s'était muée en inquiétude. Il ne se
rappelait que trop bien ce qui s'était passé la dernière fois qu'elle avait décidé
d'aller arpenter les rues de Chicago à une heure pareille. Puis le téléphone
avait sonné : elle était chez sa sœur et ne rentrerait pas cette nuit. Elle
n'avait même pas voulu lui parler. Tout ça à cause d'une foutue ponction
lombaire, pensa-t-il. Mais en son fort intérieur il savait parfaitement que
cela n'était que le point de départ. Des disputes professionnelles, ils en
auraient tant qu'ils travailleraient ensemble, c'était inévitable. Mais
celle-ci avait pris une tournure personnelle et ce n'était pas pour rien. De
toute manière, un jour où l'autre ça aurait dû sortir, peu importe comment
la conversation aurait commencé. Il avait trop tardé à lui dire ce qu'il
avait éprouvé ce jour-là, à quel point il avait souffert. Et à présent, c'était
elle qui souffrait car il s'était montré trop direct. Il ignorait comment il
avait pu lui dire cela de cette manière… ça lui avait tout simplement échappé,
avant qu'il ne se rende compte de ce qu'il disait, le mal était déjà fait.
Il soupira profondément tandis qu'il quittait le living room et s'étendait
dans son lit. Il n'y avait pas dormi seul depuis plus d'un mois, et soudain un
terrible sentiment de solitude l'envahit. Il ne voulait pas que ça se termine
comme ça. Il avait trop besoin d'elle auprès de lui. Demain, qu'elle le
veuille ou non, il faudra qu'on discute, pensa-t-il juste avant de sombrer dans
un sommeil agité et sans rêve…
***
Fin du chapitre 3
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