Et maintenant ?


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Auteur:   Aline

Date de création:   Mai 2001

Droits divers:   Les personnages sont la propriété de Michael Crichton, de la WB, d'Amblin et de la chaîne qui détient les droits de diffusion.

Résumé:   Un ancien membre du staff des urgences est de retour à Chicago...

Note de l'auteur:   L'histoire se situe à la fin de la saison 6, après l'épisode "L'âme soeur".

Fanfic tous publics

Le texte est la propriété de l'auteur

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     C'était un jour comme tous les autres qui commençait dans la ville de Chicago. Alors que le soleil se levait lentement, que les parents accompagnaient leurs enfants à l'école avant de se rendre eux-même à leur travail et que la température avait chuté d'une dizaine de degrés depuis le soir précédent, c'était à peine si les médecins des urgences du Cook County General, un des trop nombreux hôpitaux de la ville, s'étaient aperçus que les premières lueurs de l'aurore avait désormais fait place au petit matin. Toute la nuit durant, les ambulances n'avaient cessé de déverser un flot continu d'accidentés de la route, de femmes battues à morts, de jeunes ayant pris une dose fatale de drogue, de patients plus ou moins gravement blessés, certains suspendu à la fragile frontière qui sépare la vie de la mort. Au milieu de toute cette agitation, une silhouette familière s'approcha lentement du grand bâtiment. Elle resta plusieurs minutes sans bouger, hésitant, ne sachant si elle devait entrer ou s'en aller, ne sachant s'ils seraient heureux de la revoir. Puis elle se décida, respira un grand coup et, un sourire heureux aux lèvres, pénétra dans cet endroit qu'elle avait bien connu autrefois. A l'intérieur, infirmières, ambulanciers et médecins courraient dans tous les sens si bien que personne ne fit attention à elle, tandis qu'elle se dirigeait vers la réception.
 - " Salut Jerry ! " lança-t-elle joyeusement à l'homme qui se tenait de l'autre côté du comptoir et qui lui tournait le dos.
 - " Ah docteur Lewis vous tombez bien ! " fit-il tout naturellement et sans se retourner en réponse à cette voix qu'il connaissait bien. " J'ai justement une femme qui… "
Il interrompit sa phrase, se rendant soudain compte de la personne à qui il s'adressait. Il pivota lentement sur lui-même et son visage s'illumina d'un sourire radieux lorsqu'il l'aperçut.
 - " Docteur Lewis ! " s'écria-t-il tellement fort que toutes les personnes se trouvant dans le hall ailleurs que sur une civière se retournèrent pour voir ce qu'il se passait. " Ca alors, vous êtes revenue ! Vous imaginez pas comme ça me fait plaisir de vous revoir ! "
Il cachait mal sa joie et ne dû se retenir pour ne pas faire le tour du bureau pour la serrer dans ses bras. Elle-même était d'ailleurs ravie de retrouver tout ce qu'elle avait laissé ici un peu plus de trois ans auparavant.
 - " Susan ? " fit derrière elle une voix qu'elle reconnu immédiatement.
 - " Mark ! " répondit-elle en se retournant vers celui qui avait été son meilleur ami, celui qu'elle avait longtemps aimé sans jamais avoir osé le lui dire.
Il sourit et lui tendit les bras dans lesquels elle vint se blottir. Il la serra fort contre lui, une foule de souvenirs lui revenant à la mémoire, dont celui d'une terrible journée où ils avaient dû se dire au revoir.
 - " Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu venais ? " murmura-t-il.
 - " Je voulais que ce soit une surprise… "
Au même moment, il aperçut derrière elle la femme qui partageait sa vie depuis plus d'une année.
 - " Il faut que je te présente quelqu'un " fit-il en prenant la main de Susan et en l'entraînant vers sa petite amie. " Elizabeth Corday, Susan Lewis "
Elle sourit poliment en serrant la main que le docteur Corday lui tendait, mais quelque chose se brisa en elle lorsqu'elle compris que cette femme était pour lui bien plus qu'une simple collègue de travail. En même temps, elle était contente qu'il soit heureux, car il semblait l'être.
 - " Mark m'a beaucoup parlé de vous ! " lui dit Elizabeth, la ramenant à la réalité.
Susan se contenta de sourire à nouveau.
 - " Bien, j'ai une ablation de la rate qui m'attend, je vais vous laisser " dit-elle encore tout en embrassant Mark, avant de tourner les talons.
 - " Elle est fantastique. " murmura Mark en la regardant partir. Susan jeta un œil vers lui. Quelque chose dans sans voix lui fit se demander s'il ne cherchait pas à s'en convaincre lui-même.
 - " Oui, elle en a l'air… " dit-elle simplement.
Puis Mark se retourna vers elle et la contempla une minute sans rien dire.
 - " Tu m'as tellement manqué… " fit-il en passant sa main dans ses cheveux. " Au fait, comment va la petite Suzie ? "
Un rayon de soleil illumina son regard, comme à chaque fois qu'elle parlait de sa nièce.
 - " Elle va bien ! " répondit-elle. " Et Rachel ? "
Parler des enfants était une bonne échappatoire pour éviter d'aborder un sujet qui les mettait tous les deux mal à l'aise : qu'allait-il se passer entre eux à présent ? Quatre ans auparavant elle l'avait laissé sur un quai de gare alors qu'il venait de lui avouer les sentiments qu'il ressentait à son égard. Depuis, chacun d'eux avait changé, mais se revoir après tout ce temps leur faisait un drôle d'effet.
 - " Oh, elle va bien. Elle grandit elle-aussi, elle vient d'avoir onze ans. "
Susan hocha la tête. Tout en discutant, ils étaient arrivés devant la porte de la salle de repos. Au même moment, les portes vitrées s'écartèrent brusquement pour laisser jaillir deux ambulanciers poussant une civière. Le Dr Mallucci et Abby Lockhart étaient déjà avec eux, mais Mark se dit qu'ils auraient sûrement besoin de son aide.
 - " Vas-y " lui dit Susan comme si elle lisait dans ses pensées.
Il se retourna, lui sourit, et se dirigea vers la salle ou les deux jeunes médecins avait emmené leur patient.

      Susan regarda une seconde autour d'elle et ne put que constater à quel point tout avait changé. Elle savait que Doug Ross avait quitté Chicago plus d'une année auparavant et que Carol l'avait rejoint à Seattle quelques mois plus tôt. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se rappeler avec nostalgie l'époque où elle avait travaillé ici, les gens qu'elle y avait rencontrés et qu'elle avait ensuite laissé pour retrouver son irresponsable de sœur à Phœnix, à plusieurs milliers de kilomètres d'ici. Revenir ici après tout ce temps était loin d'être une chose facile. Un mois plus tôt, lorsque l'hôpital dans lequel elle travaillait avait dû fermer à cause de restrictions budgétaires trop importantes auxquelles il n'avait pu survivre, l'idée de retourner à Chicago lui était tout de suite venue. Elle avait alors repris contact avec le docteur Weaver, et avait reçu une lettre de confirmation deux semaines plus tôt, lui annonçant qu'un poste de titulaire à temps partiel venant de se libérer, ce serait avec joie qu'elle serait réintégrée à l'équipe. De plus, Chloe, sa sœur, avait accepté de la suivre avec Suzie, quittant le chaud soleil de l'Arizona pour retrouver la ville où elles avait toutes les deux grandit.

      N'ayant rendez-vous avec le docteur Weaver que près de deux heures plus tard et ne sachant que faire en attendant, Susan poussa la porte de la salle de repos afin de se servir une tasse de café. Elle entra sans faire de bruit, si bien que le médecin en blouse blanche qui étudiait des rapports assis à la table qui se trouvait au centre de la pièce ne l'entendit même pas. Elle ne fit d'ailleurs pas tout de suite attention à lui, pensant qu'il devait encore s'agir d'un " nouveau ". Ce n'est qu'au moment ou elle s'approchait de la machine à café qu'il réalisa qu'il n'était pas seul.
 - " C'est toi Abby ? " demanda-t-il sans se retourner
Elle reconnu aussitôt la voix du jeune homme qui s'adressait à elle en la prenant pour la jeune externe qu'elle avait aperçue quelques minutes plus tôt dans le hall.
 - " Carter ! " s'exclama-t-elle.
Il se retourna, incrédule.
 - " Docteur Lewis ? Et bien, si je m'attendais à vous voir ici ! "
Malgré l'enthousiasme dont il fit preuve, Susan lui trouva une mauvaise mine. Son visage était plus maigre, sa peau plus pale, ses yeux plus tristes. Il n'était plus le Carter souriant et plein de vie qu'elle avait connu sept ans plus tôt.
 - " Ca va Carter ? " lui demanda-t-elle
 - " Un peu fatigué… " se contenta-t-il de répondre.
Il n'avait pas envie de parler de son agression, de Lucy. Elle se rendit bien compte qu'il ne lui disait pas la vérité, mais elle n'insista pas.
 - " Tu as besoin de vacances " lui dit-elle simplement.
 - " Qui n'en a pas besoin ? " répondit-il, esquivant un sourire.
Au même instant, on poussa la porte du foyer et Kerry Weaver entra.
 - " Docteur Weaver " s'exclama Carter, bien content de pouvoir détourner la conversation de lui. " Regardez qui revient parmi nous ! "
 - " J'étais au courant Carter " répondit le docteur Weaver tout en ce faisant couler une tasse de café. Elle allait ressortir lorsqu'elle ajouta : " D'ailleurs je vous attends dans mon bureau d'ici neuf heures Susan. "
Elle poussa la porte, prête à quitter la pièce.
 - " Contente de vous revoir, Kerry " fit alors le docteur Lewis.
A sa remarque, Kerry se retourna.
 - " Vous avez toujours été mauvaise actrice " dit-elle simplement avant de tourner les talons.
Elle n'avait pas entièrement tord. Susan n'avait jamais su mentir. Pourtant, cette fois-ci ce n'était pas un mensonge. Non pas que le fait de travailler à nouveau pour Kerry Weaver la transportait de joie, mais aussi détestable qu'elle avait pu être avec elle par le passé, elle faisait partie de ce tout qu'était le County, de cet univers qu'elle retrouvait avec tant de bonheur. A ce moment, elle sentit la main de Carter posée sur son bras et se retourna vers lui.
 - " Je vais y aller, des patients m'attendent. "
Elle hocha la tête et le regarda partir.
 - " Carter ? " fit-elle juste avant qu'il ne passe la porte.
 - " Oui ? " répondit-il en se retournant.
 - " Si… si tu as besoin de parler, je suis là… " dit-elle simplement d'une voix douce.
Il hocha la tête, un sourire aux lèvres. Il avait toujours beaucoup apprécié le docteur Lewis et savait que s'il en ressentait le besoin, ce serait à elle qu'il se confierait.

      Susan passa le reste de la journée à s'occuper de divers problèmes administratifs qui devaient être réglés avant qu'elle ne puisse reprendre du service. Son entretient avec Kerry Weaver se passa mieux qu'elle ne l'avait imaginé. Elle n'allaient certainement pas devenir des grandes amies, mais apparemment la hache de guerre avait été enterrée, au plus grand soulagement de Susan qui n'avait pas envie de recommencer à lutter perpétuellement contre elle. Cela aurait certainement été au-dessus de ses forces.

      Elle quitta l'hôpital en fin de matinée, après que Mark lui ait donné rendez-vous chez Doc Maggoo's aux alentours de vingt heures. Carter serait là aussi, ainsi que Peter Benton. " Comme au bon vieux temps… " avait-elle pensé. L'après-midi s'écoula sans qu'elle ne s'en rende compte, bien trop occupée à chercher des adresses de crèches pour Suzie, à courir dans tous les sens pour signer les derniers papiers pour la location de l'appartement qu'elle habitait ainsi que pour celui de Chloe. En fin d'après-midi, ce fut avec un immense soulagement qu'elle rentra chez elle, prit une douche bien chaude et enfila des vêtements propres pour aller retrouver ses amis. Elle fut quelque peu déçue de constater, en arrivant, que le docteur Corday était présente aussi, et elle regrettait l'absence de Carol, qui avait été sa seule vraie amie avant son départ de Chicago. Néanmoins, se retrouver là en compagnie de Mark, Carter et Benton ramena à sa mémoire les souvenirs des années qu'elle avait passées ici, et elle finit par oublier la vague jalousie qu'elle avait éprouvée à l'égard d'Elizabeth. Les choses n'avaient pas vraiment changé en fait. Mark resterait son meilleur ami quoi qu'il advienne et elle le savait. La soirée passa trop rapidement à son goût, tant elle aurait souhaité qu'elle ne s'arrête jamais. Ils évoquèrent le bon vieux temps, racontèrent quelques anecdotes amusantes à Elizabeth. Plus tard, Carter, Benton et Corday durent partir car ils étaient de garde. Mark proposa alors à Susan de la raccompagner, histoire de se retrouver un peu seul tous les deux. Le trajet entre l'hôpital et la nouvelle demeure de Susan n'était pas bien long, et ils restèrent longtemps assis sur les marches du perron, à discuter tout en regardant le ciel. Après trois heures, il décida qu'il devait partir, et il l'embrassa. Ce baiser lui rappela celui qu'il lui avait donné juste avant qu'elle ne parte. " Pourquoi n'es-tu pas restée… " se reprocha-t-elle alors. Tous les deux se rassirent, côte à côte sur les dalles froides de l'entrée, sans rien dire.
 - " Et maintenant ? " demanda-t-il enfin après plusieurs minutes.
 - " Et maintenant… " se contenta-t-elle se répondre en posant la tête sur son épaule.

***

A suivre...